DAMES DU 12ème SIÈCLE
► Héloïse,Alénor, Iseut et quelques autres
► Le souvenir des aïeules
► Èveet les prêtres
Georges Duby
NRFGallimard, Bibliothèques des Histoires
Broché à couverturesouple sous jaquette illustrée
Format 14,5x22,5
Sans illustration
Thèmes: histoire, moyen âge, France féodaleet médiévale, biographie
État : bon état, propres et solides
Particularités : série complète de ses 3 tomes
Georges Duby, né le 7 octobre 1919 à Paris et mortle 3 décembre 1996 au Tholonet, est un universitaire et historien français.
Spécialistedu Moyen Âge, il est membre de lAcadémie française et professeur au Collège deFrance de 1970 à 1991.
En 2019, sonœuvre est publiée dans la « bibliothèque de la Pléiade ». Il est un des rareshistoriens à bénéficier dun tel honneur, avec Hérodote, Thucydide, Froissartet Michelet.
Un apport incontestable à l'histoire du Moyen Âge
Georges Dubya su dès le début de sa carrière renouveler la perception du Moyen Âge enadoptant des points de vue originaux. Sa rencontre avec la géographie estimportante dans sa formation dhistorien. Elle est alors, à la fin des années1940, selon ses mots, une discipline où lon est « le plus attentif à ce qui seproduisait de plus neuf parmi les sciences de lhomme ». Cette filiation (AndréAllix, Roger Dion) lamène à étudier lhistoire médiévale, mais, plus encore, àprendre en compte les paysages et les sociétés rurales de cette époque.
Plusparticulièrement spécialiste des 10ème, 11ème, 12èmeet 13ème siècles en Europe occidentale, Duby contribue tout au longde ses ouvrages à renouveler les méthodes et les objets de la disciplinehistorique. Auteur de vastes études (Guerriers et Paysans en 1973, LEurope auMoyen Âge en 1979), il pousse encore plus loin ses recherches sur la sociétémédiévale en reprenant la célèbre tri-fonctionnalité de Georges Dumézil (LesTrois Ordres ou lImaginaire du féodalisme en 1978), tout en renouvelantlarchétype de lévénement historique dans un livre aujourdhui célèbre par leparadoxe apparent quil affirme dans son titre : Le Dimanche de Bouvines, surla bataille de Bouvines, publié en 1973, est une célébration de lévénement,certes, mais surtout une analyse magistrale de son environnement et de sesconséquences.
Grandadmirateur de Fernand Braudel, il appartient cependant à la troisièmegénération dhistoriens de lécole des Annales, fondée en 1929 par Marc Blochet par Lucien Febvre, notamment par ses apports à lhistoire des mentalités,constitutive de cette troisième génération.
Outre sonintérêt non démenti pour la géographie, Georges Duby sillustre également parsa maîtrise de la langue française et par des apparitions à la télévision, dansle cadre démissions de vulgarisation inspirées par ses écrits, comme Le Tempsdes cathédrales (1976), ou dans le cadre de débats. Il a été président de lachaîne de télévision Arte France depuis sa création en 1986 jusquen 1989.
Georges Dubya beaucoup apporté au renouvellement de la compréhension de lHistoire grâce auconcept de représentation mentale. Avec dautres penseurs, comme Marc Augé enanthropologie, il a reconnu et explicité la fonction de la représentation dansla constitution des ordres et des rapports sociaux, lorientation descomportements collectifs et la transformation du monde social. À propos delimaginaire de la féodalité, Georges Duby parle de la représentation comme «membrure », « structure latente », « image simple » de lorganisation socialeassurant le passage vers différents systèmes symboliques.
► Héloïse, Alénor, Iseut et quelques autres
Année 1995 –174 pages
Présentation
Jeprésente ici six figures de femmes que jai choisies parmi les moinsindistinctes. Cest un commencement. Un autre livre traitera du souvenir desaïeules, tel quil se conservait dans les maisons de haute noblesse, précisantlimage que les chevaliers se faisaient en ce temps des dames. Jexamineraienfin, dans un dernier tome, quels jugements portaient sur ces femmes leshommes dEglise qui dirigeaient leur conscience et sefforçaient de les tirerde leur perversité native. Ce que je memploie à montrer nest pas le réel, levécu, inaccessibles. Ces femmes ne seront jamais que des ombres indécises, sanscontour, sans profondeur, sans accent. Ce sont des reflets, ce que reflètentdes témoignages écrits. Des témoignages datant de lépoque, tous officiels,lancés vers le public, jamais repliés sur lintime. Des textes écrits par deshommes, faits pour être dits à haute et intelligible voix, et pour enseigner.Pas plus que la sculpture ou la peinture, la littérature du XIIe siècle nestréaliste. Elle figure ce que la société veut et doit être. Reconstituer unsystème de valeurs, voilà tout ce quil mest possible de faire. Et reconnaîtredans ce système la place assignée aux femmes par le pouvoir masculin.
► Le souvenir des aïeules
Année 1995 –238 pages
Quelquespassages surlignés au stabilo
Présentation
Quelquesfigures daïeules apparaissent dans les rares vestiges dune littératuregénéalogique qui sest épanouie en France à la fin du XIIe siècle.
Fugitives,indécises, ces silhouettes féminines laissent cependant entrevoir comment lesdames, les épouses des seigneurs, menaient en ce temps leur vie. Chevaliers ouprêtres, leurs descendants se plaisaient à les imaginer dociles, soumises,honorées moins pour leurs propres mérites que pour la gloire de leur mari etdes fils quelles avaient mis au monde. De fait, elles régnaient surlintérieur de la maison et celles, nombreuses, qui, enfin libres, survivaientà leur époux devenaient véritablement dominantes.
► Ève et les prêtres
Année 1996 –218 pages
Présentation
Au XIIèmesiècle, des prêtres se sont mis à parler plus souvent des femmes, à leur parleraussi, à les écouter parfois. Celles de leurs paroles qui sont parvenuesjusquà nous éclairent un peu mieux ce que je cherche, et que lon voit si mal: comment les femmes étaient en ce temps-là traitées. Évidemment, je naperçoisencore que des ombres. Cependant, au terme de lenquête, les dames du XIIesiècle mapparaissent plus fortes que je nimaginais, si fortes que les hommessefforçaient de les affaiblir par les angoisses du péché. Je crois aussipouvoir situer vers 1180 le moment où leur condition fut quelque peu rehaussée,où les chevaliers et les prêtres saccoutumèrent à débattre avec elles, àélargir le champ de leur liberté, à cultiver ces dons particuliers qui lesrendent plus proches de la surnature. Quant aux hommes, jen sais maintenantbeaucoup plus sur le regard quils portaient sur les femmes. Elles lesattiraient, elles les effrayaient. Sûrs de leur supériorité, ils sécartaientdelles ou bien les rudoyaient. Ce sont eux, finalement, qui les ont manquées.